Préface
« Le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple
» : tel est le principe de notre République. Faire vivre cet idéal est un
effort qu’il appartient à chaque époque de renouveler, pour que la République
soit toujours fidèle à sa promesse de progrès.
Trop de nos concitoyens en viennent à douter de nos
institutions, de leurs dirigeants, de la capacité même des pouvoirs publics à
agir face aux grands défis de notre temps. C’est en revivifiant notre
démocratie que nous pourrons relever ces défis, le défi de la mondialisation, le
défi de l’environnement, le défi d’une société plus fraternelle, le défi du
numérique par lequel tout s’accélère mais qui démultiplie aussi pour chacun les
possibilités de s’impliquer.
Un monde ouvert et connecté appelle des institutions
modernisées, des processus de décision simplifiés, une démocratie réinventée.
C’est l’ambition du Partenariat pour le gouvernement ouvert. Il repose sur
trois principes :
- l’intégrité des responsables publics, garantie par le
renforcement des exigences de transparence, parce que l’exemplarité n’est pas
seulement une exigence morale : elle est une nécessité pour restaurer la
confiance des citoyens envers les institutions ;
- l’ouverture de la décision publique, afin qu’elle soit
mieux concertée, mieux débattue, plus collective et donc au bout du compte plus
juste, plus efficace et mieux comprise : c’est comme cela que l’on revivifiera
la démocratie ;
- l’ouverture de l’action publique, afin qu’elle ne dépende
pas seulement de l’État et des collectivités publiques, mais que la société
civile elle-même puisse y avoir sa part et contribuer à la construction du bien
commun.
La France n’a cessé de progresser sur ce chemin, en ouvrant
toujours plus sa démocratie, de la citoyenneté des femmes en 1945 à l’abaissement
du droit de vote à 18 ans en 1974 ; en se
dotant d’instances de représentation de la société civile,
du Conseil économique et social en 1927 à la Commission nationale du débat
public en 2002 ; en créant des institutions pour garantir un fonctionnement
exemplaire de la République, de la Commission d’accès aux documents
administratifs de 1978 à la Haute Autorité pour la transparence de la vie
publique en 2013 en passant par la Commission nationale de contrôle des comptes
de campagne et des financements politiques en 1990.
Avec ce Partenariat pour le gouvernement ouvert, dont elle
prendra la présidence à l’automne 2016, la France entend affirmer sa volonté
d’être à l’avant-garde de la modernisation de l’action publique.
À l’avant-garde par la méthode employée, quand les pouvoirs
publics s’ouvrent aux remarques et aux initiatives de la société civile pour
avancer.
À l’avant-garde par les actes, dont ce plan d’action est le
reflet. Élaboré dans la concertation et la confiance, il propose des avancées
concrètes et dessine des perspectives plus ambitieuses encore vers lesquelles
le comité d’évaluation indépendant que prévoit le Partenariat nous aidera à
progresser.
Ce document est un premier pas. Il en appelle beaucoup
d’autres, pour que les valeurs de la République continuent de nous guider sur
le chemin d’une société toujours plus solidaire, toujours plus dynamique,
toujours plus confiante en l’avenir.
François Hollande
Président de la République