Quand un citoyen prend des décisions sur l’exercice des politiques publiques, il devient co-responsable de celles-ci. Pascal Clouaire, Adjoint au maire de Grenoble.
Dominique Ollivier a présenté son projet de démocratie directe intitulée “le droit d’initiative”. Elle souligne le fait que la population, lorsqu’elle est écoutée, fait ressortir des thèmes pertinents. Cela a été le cas à Montréal avec le sujet de l’agriculture urbaine. La ville a donc dû se doter d’experts en la matière. Cela illustre ainsi comment les habitants poussent les autorités à modifier leur structure et leur manière de faire pour s’adapter aux demandes des citoyens.
Ainsi, à Montréal, toute demande pour modifier l’espace publique doit être discutée par tous les citoyens, pour cela l’Etat doit faciliter ces discussions et apporter des outils permettant la réflection populaire, les décisions se prennent donc en commun. Trois procédures sont alors utilisées : débattre d’un sujet en public, le référendum et la consultation. Toutefois, la ville cherche à développer de nouvelles stratégies pour promouvoir la participation.
Bruno Kaufmann a rappelé l’augmentation de démocraties dans le monde et donc l’importance de réfléchir à la manière dont celles-ci sont exercées. Selon lui, le grand défi actuel est de passer des démocraties paternalistes aux démocraties où les individus peuvent participer et s’exprimer lors des prises de décisions. Il est donc nécessaire de faire ressortir et échanger les milliers d’outils qui sont utilisñes dans le mode pour convertir les Etats en des démocraties participatives, tout en considérant que les mouvements sociaux ont un impact important dans la prise de décision. Il souligne le fait que la démocratie va bien au-delà des partis politiques et des préférences politiques des individus, les démocraties doivent inclure toutes les diversités. Il conclut en mentionnant l’importance du fait que Mexico introduit des éléments de démocratie directe pour que sa population ait plus de voix.
Pascal Clouaire souligne les tensions qui existent entre la démocratie représentative et la démocratie directe, d’un côté les représentants sont élus pour être la “voix du peuple” alors qu’en même temps, lorsque des processus de démocratie directe sont entrepris, les demandes des citoyens peuvent être contraires aux projets des représentants.
En Californie, le système commence à se fonder sur les citoyens. Dans le cas de Joe Mathews, les processus participatifs peuvent exercer un rôle important pour générer des projets de lois, il mentionne toutefois qu’il est nécessaire de retourner voir ces communautés locales. En cela, la démocratie directe a un grand potentiel, les petites communautés peuvent générer de grandes transformations. Ces processus modifient la réalité. Or, le système gouvernemental se sent parfois menacé et tend à freiner ces processus, ce qui montre bien le poids de ces processus dans la transformation sociale.
Carlos Olvera a présenté la façon dont la démocratie directe est devenue fondamentale dans sa ville natale, Chihuahua (Mexique) et cela à partir d’une proposition du gouvernement qui allait affecter les citoyens, ce qui a conduit ces derniers à s’organiser pour affronter directement les autorités et éviter les actes de corruption. Dans les grandes lignes, le gouvernement de Chihuahua souhaitait confier à un concessionnaire la rénovation de l’éclairage public, or la durée du contrat dépassait les limites réglementaires. Les habitants se sont donc organisés pour solliciter un référendum pour donner leur accord ou non. Il en ressort donc de l’importance pour les personnes de s’approprier des lois et de les utiliser comme outils pour s’exprimer et se faire écouter.
Conclusions
Les citoyens doivent participer sans peur, en cela les institutions ont le devoir d’informer sur comment sont menés les processus de prise de décisions.
L’éducation populaire est un grand outils pour que les individus soient informés et participent. Il est urgent qu’ils exercent leurs droits démocratiques, c’est ainsi qu’ils pourront s’approprier leurs droits et faire partie des processus de prise de décisions.
La démocratie participative n’est pas toujours la voix des gens, ils doivent donner du pouvoir aux citoyens et pas uniquement dans le cadre de la participation.
La démocratie croit dans la démocratie, il s’agit d’un système dans lequel personne n’a le dernier mot ; pour cela, il est nécessaire de fournir les espaces dans lesquels les individus convergent et s’expriment, finalement la démocratie est une discussion sans fin.