France
Orléans Métropole
Depuis 2019
À Orléans, citoyens, experts et politiques travaillent ensemble au niveau métropolitain pour faire avancer la transition climatique dans une forme innovante d'engagement public qui vise un nouveau type de " contrat social " autour de l'action pour le climat. Ces efforts ont pris la forme d'Assises de la transition écologique.
L'ambition première du modèle Assises est d'accélérer la transition écologique pour promouvoir une métropole durable, dynamique et résiliente. Sa méthode démocratique s'articule autour de la mobilisation d'une diversité d'acteurs et de la génération d'idées de solutions pratiques susceptibles d'impulser une transition écologique. Les Assises ont en ce sens pour vocation d'offrir un espace de co-création et de co-production d'idées pouvant inspirer les politiques d'Orléans Métropole.
L'initiative Assises s'est fixé des objectifs ambitieux et a déjà prévu plusieurs phases supplémentaires. L'administration créera et soutiendra un réseau métropolitain de champions citoyens dédié à la promotion d'une transition écologique robuste et de la participation citoyenne. Un réseau d'élus et de fonctionnaires sera lancé autour des enjeux de la transition climatique. Les élus locaux ont également pour objectif de créer une école de la transition pour former les fonctionnaires de la métropole orléanaise sur le changement systémique, les enjeux climatiques et de transition, la coopération publique et la mobilisation citoyenne.
Une série d'acteurs s'est réunie en groupes de travail thématiques avec les participants des vingt-deux communes de la métropole d'Orléans. Chacun des neuf groupes de travail thématiques est animé par un groupe mixte composé d'un élu de l'aire métropolitaine, d'un responsable technique en la matière et d'un représentant de la société civile. Les sujets abordés incluent l'alimentation et l'agriculture durables, les énergies renouvelables, la biodiversité, les villes durables, la réduction des déchets et l'économie circulaire, les ressources en eau et les écosystèmes, l'innovation énergétique, la mobilité et les risques d'inondation.
Les citoyens et les groupes peuvent choisir de leur propre initiative de rejoindre les Assises et de choisir leurs domaines thématiques ou événements préférés. Un large éventail d'activités a été organisé, y compris des conférences d'experts, des ateliers de co-conception et des cours de formation, pour garantir l'implication d'un large éventail de personnes et de groupes. La représentation diversifiée des conseils locaux dans les vingt-deux communes d'Orléans Métropole a été considérée comme une exigence essentielle ; Cela dit, la nécessité de déplacer l'ensemble du processus en ligne en raison de la pandémie de coronavirus a rendu la diversité plus difficile à atteindre, étant donné que certaines communautés ont moins accès aux outils numériques.
Orléans Métropole est composée de 22 communes dont la plus grande est Orléans. En 2016, Orléans Métropole comptait 282 828 habitants. Le territoire de la Métropole s'étend sur environ 300 km² et est traversé par la Loire. Devenir un territoire à énergie positive d'ici 2050, c'est l'ambition de la métropole, qui a adopté son Plan d'action climat énergie durable en novembre 2019.
La métropole affirme son engagement à réduire sa vulnérabilité au changement climatique. Ce plan d'action couvre un large portefeuille de projets incluant les économies d'énergie dans les bâtiments, l'efficacité énergétique, les matériaux biosourcés, le développement des énergies renouvelables, la mobilité et l'urbanisme plus résilient et durable.
L'expérience d'Orléans Métropole met en lumière une innovation essentielle qui va au-delà du modèle classique d'assemblée sur le climat, à savoir la manière dont les élus et les fonctionnaires se sont vu proposer une formation sur la transition climatique et la participation démocratique, compte tenu de la volonté d'un contact direct et continu avec les citoyens. Cela montre qu'il existe des moyens de combler le fossé souvent observé entre la participation et la démocratie représentative. Au fur et à mesure que les élus développent une expertise dans les méthodologies d'engagement citoyen, de co-conception et de co-création, ils perfectionnent leurs compétences et construisent des infrastructures à long terme. De tels signes de progrès renforcent l'idée que l'engagement avec les mouvements, les acteurs de la société civile et les citoyens sur ces questions vaut la peine, faisant d'une approche participative plus la norme qu'une exception.
Le modèle d'engagement démocratique d'Assise s'enracine dans des spécificités propres à la Métropole d'Orléans. Les changements dans les réalignements politiques électoraux ont présenté des ouvertures opportunistes. Les élections locales de juin 2020 (suivies d'élections métropolitaines indirectes le mois suivant) ont porté au pouvoir des responsables gouvernementaux qui partagent l'ambition de rendre les discussions politiques sur la transition verte plus participatives. Cette dynamique s'est concrétisée par la création d'un groupe de pilotage représentatif en termes de représentation des partis politiques et comprenant des fonctionnaires de plusieurs communes.
Le processus d'assises était basé sur d'autres opportunités et ressources disponibles à cet endroit. Celles-ci comprenaient une plateforme numérique entièrement fonctionnelle de la ville d'Orléans pour renforcer la participation publique active (Partecipons), une plateforme qui avait déjà été utilisée avec succès pour le budget participatif de la ville et diverses autres consultations publiques. Le processus des Assises a également exploité une prolifération croissante de mouvements sociaux et d'organisations de la société civile axés sur le climat, en particulier à Orléans. L'ONG française axée sur le climat Alternatiba Orléans et ses sections locales, par exemple, ont publié une explication visuelle qui évalue les engagements liés au climat de chaque candidat et classe l'agenda de chaque parti en conséquence.
Malgré les avancées positives d'Orléans Métropole, cette expérience a également révélé des défis qui restent à surmonter. Un problème est que, bien que des processus formels puissent être mis en place, des forums constructifs animés par la participation nécessitent un changement plus profond des cultures de travail à de nombreux niveaux de gouvernement et des attitudes plus actives envers la responsabilité politique. Ces changements mettent du temps à se concrétiser.
Un autre défi pour les questions de gouvernance liées au climat est de savoir comment coordonner l'implication des citoyens à différents niveaux. Généralement, les citoyens sont préoccupés par les conditions de vie dans leur voisinage immédiat. Étant donné qu'en France de nombreuses responsabilités qui relevaient auparavant des conseils locaux ont été reprises par des agences métropolitaines et intercommunales, les citoyens ne savent souvent pas qui fait quoi ou qui est responsable de quoi.
Si la gouvernance municipale crée des opportunités pour une approche stratégique de la transition climatique, des questions de légitimité se posent également, les membres des conseils métropolitains en France n'étant pas directement élus par les citoyens. Cette lacune a été soulignée dans un article du Manifeste récemment publié par un institut français de professionnels axé sur la participation citoyenne. Les aires métropolitaines sont à un pas de la participation citoyenne et jusqu'à présent, la plupart des processus pertinents dans la métropole d'Orléans ont été menés par les élites politiques municipales et les fonctionnaires. Cette même institution française a noté un décalage dans la politique démocratique locale entre le débat participatif au sein des conseils locaux et la prise de décision au niveau métropolitain. En effet, la responsabilité de l'action climatique incombe aux autorités métropolitaines, tandis que celle de la participation citoyenne incombe aux municipalités individuelles. Cette situation montre l'importance d'ancrer l'engagement démocratique aux niveaux où les politiques clés liées au climat se produisent réellement. Des approches plus synchronisées sont nécessaires pour garantir que l'élaboration des politiques climatiques ait un penchant démocratique dès le départ.
Par rapport aux assemblées climatiques classiques, le modèle d'Orléans Métropole offre aux élites politiques un rôle plus actif à toutes les étapes du processus. Sa composition unique et mixte implique des citoyens, des militants civiques, des universitaires et des acteurs économiques ainsi que des fonctionnaires et des élus fortement engagés. Il s'agit d'une approche plus axée sur les solutions, de sorte que les groupes de travail sont des espaces d'action plutôt que de discussion, un forum où les citoyens et d'autres acteurs peuvent aider à mettre en œuvre des solutions convenues. Les Assises sont généralement construites autour d'un sujet où les conflits et la diversité des opinions sont évidents. Le processus commence par essayer de construire une compréhension partagée du problème à résoudre, de reconnaître la diversité des opinions et d'identifier les avantages partagés et un terrain d'action commun.
Sources
Site de la Métropole
Site des Assises
Profil Twitter de la Métropole
Profil YouTube de la Municipalité