Selon Amanda Fléty, le panorama tend à se transformer. En obtenant de plus en plus de compétences, les collectivités locales acquièrent de réelles fonctions de gouvernement. Qui et comment décider dans ce nouveau contexte urbain métropolitain ?

La maire d’Iztapalapa, Clara Brugada, cherche à savoir ce qui caractérise une périphérie, si c’est le fait que les autorités y installent ce qu’elles ne veulent pas voir dans le centre. Les périphéries peuvent-elles avoir une identité ? Selon elle, les périphéries sont les lieux où le droit à la ville est le plus visible et le plus nécessaire. Elle appelle à lutter pour la justice territoriale et à une redistribution plus juste des budgets en considération de toutes les difficultés qui existent dans les périphéries. Elle rappelle aussi que les périphéries se sont constituées des migrants et aujourd’hui des citadins expulsés par la gentrification. La perception des périphéries et de ses habitants est toute aussi importante, ils doivent autant compter qu’un habitant du centre et doivent pouvoir bénéficier des mêmes services.

Callisto Moises Cossa a évoqué le fait que la ville de Matola ne dispose pas non plus d’une identité forte et ancrée car périphérie. Que de nombreux centres industriels y ont été disposés de la même manière qu’à Iztapalapa. Toutefois, il cherche à faire de sa ville une capitale et culturelle et cela passe donc par l’amélioration des services, transports, de la sécurité sociale, etc. En cela, les périphéries constituent des opportunités, lorsqu’une ville perd, sa périphérie gagne. 

Les majeurs problèmes de la ville de Nanterre, pour Hassan Hmani, et des périphéries en général, résultent de la relation de dépendance qui existe avec le territoire central. Ainsi, le centre est réservé à la bourgeoisie tandis que les habitants des périphéries sont marginalisés bien qu’ils soient à l'origine de cette richesse. Bien que les métropoles parlent de gouvernance, elles reconnaissent tout de même les défaillances en terme de représentation et de participation, les périphéries tendent à représenter ces voix adjacentes des habitants au niveau métropolitain. 

Conclusions

Brugada répond à la question suivant : Que voulons-nous pour les périphéries ? Quelles deviennent des centralités économiques, métropolitaines, solidaires, visibles, durables, créatives, éduquées, saines, participatives, culturelles, protagonistes et jouissant de droits ?

Les périphéries sont donc des zones de luttes positives dont les objectifs sont définis et qui permettent le bien-être des communautés (Calisto Moises). Il semble alors nécessaire de mettre en place des débats et un réseau démocratique de gouvernements périphériques (Amanda Fety).