Pourquoi faisons-nous la participation citoyenne ? Jusqu'où allons-nous avec la participation?
Pour José Antonio Ochoa Pantoja, Gouvernement Municipal Autonome de La Paz, Bolivie, la loi 025 de participation et contrôle social garantit des possibilités de gouvernance et d'institutionalité publique municipale, transparence, participation, responsabilité et concertation avec la société civile. Le côté obscure de la participation apparaît, selon lui, lorsque des groupes ou secteurs prétendent profiter des processus, il faut donc les accompagner avec des procédure de co-responsabilité citoyenne en construisant conjointement un Code de Co-responsabilité. Les jeunes semblent participer à ces processus et luttent aussi contre la manipulation des votes. Des laboratoires citoyens ont générés des espaces d'échanges d'expériences et de bonnes pratiques pour promouvoir et diffuser la culture de la transparence.
Bachir Kanoute, Enda ECOPOP, Sénégal, a exposé les trois piliers du développement durable : les dimensions économique, sociale et environnementale. Toutefois, la dimension de la gouvernance semble fondamentale : elle doit être participative. Comment créer du lien entre les citoyens et les autorités ? Les citoyens ne se reconnaissant pas à travers les autorités, il propose donc 7 principe :
La conclusion est donc, à son avis : il n'est pas possible de construire une ville sans la participation de ses habitants.
Comme l'a expliqué Baba Ndiaye, Président du Département de Kaloack, Sénégal la réforme la plus importante du Sénégal date de 2013 et consiste en la décentralisation. La région disparaît au profit des départements qui deviennent plus importants avec les municipalités. Il explique que lorsque l'on parle de participation, on parle de principes, pratiques, normativité et développement institutionnel.
Parmi les résultats et les impacts du budget participatif, Carlos Siegle de Souza, gouvernement de l'État du Rio Grande do Sul, Brésil, souligne que le changement a surtout été la rationalisation politique de l'État dans ses relations avec la société civile, en ouvrant la sphère à la cogestion des ressources et en bloquant les pratiques de gestion autoritaires, patrimonialistes, clientélistes et personnalistes. Au niveau social, la justice redistributive et l'inclusion sociale, en inversant les relations et les priorités, en intégrant les secteurs exclus comme sujets de droits ; au niveau culturel, la citoyenneté active, une conscience sociale civique et républicaine a été promue. Armando de Negri, Coordination du plan participatif d'Asunción, Paraguay, souligne que la question déclenchante est " qu'est-ce qui affecte positivement ou négativement la qualité de vie ? ". Derrière chaque besoin, il y a un droit, indique-t-il, et les ODD donne une lecture des droits, ce qui nécessite une structure politique. En plus des 17 objectifs, elle a dit qu'il y en avait un autre : le droit au développement, pour éviter la fragmentation des droits. Dans son intervention, il a souligné que si l'impact du développement ne peut pas être mesuré en termes d'impact sur l'inégalité, le développement n'a pas de sens. Par conséquent, le renforcement de la démocratie participative en tant qu'exercice émancipateur de la citoyenneté et la réorientation de l'action gouvernementale constituent le principal outil stratégique pour démocratiser les sociétés civiles et politiques et pour promouvoir une mise en œuvre efficace des ODD aux niveaux national et local. Jairo Jorge, Programme de participation citoyenne de Canoas, Brésil, souligne que trois principes sont nécessaires pour une gestion centrée sur le citoyen : (1) déconsacrer l'autorité ; (2) opposer l'universalisation des services de santé et d'éducation au 20e siècle à l'approche des besoins de chaque citoyen au 21e siècle ; et (3) développer une vision systémique, avec des solutions globales et impartiales, ce qui implique tout un système de participation. Dans l'expérience de Canoas, un système de participation a été créé avec plusieurs portes et moyens d'approcher le citoyen, depuis les demandes individuelles, collectives et collaboratives jusqu'à des processus plus stratégiques. La maire de Puebla (Mexique), Claudia Rivera, a souligné que les ODD ne s'alignent pas sur les politiques publiques au niveau local, de sorte que le suivi dans les espaces municipaux et locaux fait défaut et qu'il faut se concentrer sur des actions à moyen et long terme qui ne se limitent pas aux trois ans d'administration municipale. En conclusion, elle a déclaré que l'enjeu est de gagner avec les droits et de ne pas perdre de terrain dans ceux-ci et de générer l'inclusion pour l'accès aux personnes handicapées, aux personnes âgées, aux autochtones, aux jeunes... tous avec une vision qui intègre l'environnement et améliore le bien-être.
Conclusions de la session:
La participation a des modalités diverses selon les contextes
Les facteurs historiques, institutionnels, normatifs ainsi que les types de problèmes, de moyens, de procédures ou d'objectifs varient de la même façon.
Dans une perspectiv plus ambitieuse, ou plus radicale, la participation implique de revendiquer le droit au développement en le liant à l'exigence de respect des ODD mais aussi à la remise en cause des approches fonctionnelles du capitalisme des organisations internationales.
En principe, il est important de renforcer les institutions, la normativité et les procédures indispensables à la participation citoyenne.