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Conférence magistrale - Le scénario: de la ville (néo) libérale à la construction de villes démocratiques

Themes

gouvernance et transparence nouveaux mouvements sociaux et vie associative égalité des genres

SDG

SDG 11 SDG 16
"La force des femmes est au cœur de ce qu'est une ville démocratique" Anaclaudia Rossbach

 

 

La première conférence magistrale a été donnée par Anaclaudia Rossbach, Alliances de Villes en Belgique, et a réunit les panélistes suivants : José Manuel Ribeiro, Maire de Valongo au Portugal, Esperance Mwamikazi Baharanyi, Maire de la commune de Luhwindja  en République Démocratique du Congo, Jai Sen, École d'études internationales sur le développement et la mondialisation de l'Université d'Ottawa en Inde. John M. Ackerman, Programme universitaire d'études sur la démocratie, la justice et la société, l'UNAM et le Programme Dialogues pour la Démocratie TVUNAM au Mexique a modéré la session. 

 

En reprenant plusieurs idées abordées lors de l'inauguration de la conférence, Anaclaudia Rossbach a évoqué son désaccord avec l'idée selon laquelle les villes connaissent actuellement une période de transition, passant de villes libérales à des villes plus démocratiques. En effet, dans les années 80 - 90, l'Amérique Latine a connu une tendance démocratique de ses villes et invite donc à reconnaître que les politiques avancées et progressistes qui existent sont aussi inspirées de ces villes. 

Selon elle, "rien ne doit être laissé pour compte, l'égalité entre les hommes et les femmes doit être une priorité, tout comme la participation", en soulignant la nécessité d'une budgétisation et de la conception de politiques de façon participative, sans oublier les personnes ne vivant pas en ville tout en priorisant les citadins. Pour ainsi dire, les politiques nationales de développement urbain, les politiques économiques et démocratiques doivent être élaborées à travers des mécanismes participatifs garantissant des opportunités pour tous et toutes. 

 

José Manuel Ribeiro a avertit l'audience que son opinion représente celle d'un maire temporaire mais d'un citoyen intemporel avec une vision européenne, et invite les politiques à en faire de même, à ne pas éviter leur condition de citoyens intemporels. 

Il débute en (se) demandant : qu'est-ce qu'une ville démocratique ? et qu'est-ce qu'une ville néolibérale ? Expliquant que pour de nombreuses communautés, cela signifie une démocratie de votes. Or, selon lui, cela n'implique en rien la réduction des inégalités. Pour José Manuel Ribeiro, une ville démocratique est une ville où tous participent à égalité, les riches et les pauvres, avec le même degrés d'importance. L'éducation est un élément nécessaire car, selon lui, des citoyens votent sans comprendre ou analyser les programmes. Il souligne la pertinence de créer un système à travers l'éducation, la culture et tout un ensemble de mécanismes à travers lesquels une personne pauvre peut devenir ce qu'elle souhaite, ce qui caractérise un système démocratique. 

 

Espérance Mwamikazi Baharanyi a souligné la pertinence de la lutte des citoyens et les mécanismes participatifs, et réitère la nécessité d'apprendre des villes qui présentent des cas de réussite de politiques de démocratie participative. C'est dans ces villes que réside son espoir, bien qu'un long chemin reste à parcourir pour des villes démocratiques tant que le pouvoir politique ne répond pas à cette nécessité en raison de ses idéaux centristes. Toutefois, les citoyens et les mouvements tendent à faire pression et c'est eux qui font vivre l'espoir, et ce sont ces expériences qui renforcent les villes démocratiques du Congo. 

 

Jai Sen a exprimé sa certitude quant à la démocratie comme une des grandes idées de ces dernières années mais qu'elle est en danger en raison des changements qui se profilent dans le monde. Son commentaire a fait référence au fait qu'il y a deux aspects pertinents qui ne sont pas abordés dans cette conférence : 

  1. Le phénomène historiquement nouveau du changement climatique et des réfugiés climatiques. En effet, selon lui nous apercevons des villes et continents dont les portes sont fermées, où prennent forme des mécanismes xénophobes, racistes et discriminatoires. Il fait références aux Etats-Unis et à la Turquie et demande : que signifie la démocratie participative provenant de ceux qui ferment leurs portes au monde ? Son pronostic n'est pas optimiste et, selon lui, les choses vont empirer. 

  2. Les fake news ou fausses informations qui génèrent de la peur chez les citoyens et qui représentent des stratégies de la droite pour enrayer les démocraties et soutenir les régimes néofascistes.